1ère manif pour les petits !

Publié le par Sarah de Normandie

Edit du 25 mars :
Voici la copie du message reçu hier soir :

Comme annoncé pendant la manifestation de jeudi, notre collègue Josiane Vallée a été reçue par l’Inspecteur d’académie. Elle était accompagnée de José Bridard, Jean-Marc Anceaume et Didier Horus pour le SNUipp.

 

 

Après des échanges qui ont fait apparaître des éléments que l’Inspecteur d’académie n’avait pas voulu prendre en compte jusqu’ici, ce dernier a annoncé que la procédure disciplinaire était sans suite.

 

 

En clair, notre collègue ne sera pas sanctionnée.



Hier, j'ai entraîné mes 2 plus grands à leur première manifestation.
Parce qu'il faut former les esprits à la rebellion très petits... ;-)

Naaaannn, trève de plaisanterie, ils feront selon leurs convictions plus tard, mais hier, il s'agissait une manifestation vraiment très importante à mes yeux, parce que nous nous réunissions pour défendre une collègue directrice d'école (pour celles et ceux qui le découvriraient maintenant, je suis aussi instit dans la vraie vie) injustement menacée de sanctions par notre Inspecteur d'Académie.

J'ai expliqué à mes enfants pourquoi nous manifestions : nous n'étions pas d'accord avec le "directeur des maîtres et des maîtresses", parce qu'il voulait punir une maîtresse qui n'avait pas fait de bêtises. Et quand il y a des injustices, il faut le dire, donc, on va aller le dire sous les fenêtres de son bureau.


Petite explication des faits, article de la Dépêche, du 23 mars 2006 :

Syndicats, enseignants et parents d'élèves appellent l'Inspecteur d'Académie à la raison

"S'il est un homme qui fait l'unanimité aujourd'hui, c'est bien Erik Louis. L'unanimité contre lui. L'Inspecteur d'Académie s'est mis en tête de sanctionner une directrice d'école parce qu'elle n'aurait pas rescpecté son "devoir de réserve" et son "devoir de laoyauté" envers l'Education Nationale. Et les syndicats de monter au créneau en affirmant haut et fort : "nous ne sommes pas les porte-paroles de l'inspecteur d'Académie qui rêve de directeur d'école qui justifierait l'injustifiable".
Petit rappel des faits. Au retour des vacances de février, enseignants et parents d'élèves de la classe de petite section de la maternelle de Vlaminck (Verneuil) découvrent avec stupeur qu'une institutrice partie en congé de maternité ne sera pas remplacée et ce jusqu'à la fin de l'année scolaire. Autrement dit, pour cette classe, l'école était finie, les enfants pouvaient rentrer et rester chez eux.

Faute Grave

Colère des parents d'élèves, impuissance de la directrice de l'école qui ne peut que déplorer cette situation, son aberration dans la mesure où une maternité est, a priori, prévisible. En clair, impossible pour elle de défendre l'indéfendable, son administration.
Faute grave !, estimera l'Inspecteur d'Académie à la lecture des journaux qui relateront cette affaire. Du point de vue d'Erik Louis, la directrice aurait dû se contenter - au pire - d'un "tout va bien", -au mieux- de s'abstenir de parler, comme il montre lui-même l'exemple, nous le verrons.

Sans doute gêné aux entournures, l'inspecteur d'Académie trouvera un remplaçant dans la journée et donc, dans la foulée a décidé de faire payer la directrice d'école qu'il juge sans doute responsable des vagues produites par toute cette affaire (elle devrait connaître la teneur de sa sanction disciplinaire dans les jours à venir). Intolérable, jugeront syndicats d'enseignants, enseignants et parents d'élèves qui ont manifesté mercredi dernier devant l'inspectrion d'Académie (lire la dépêche du 16 mars) pour réclamer l'abandon de toute sanction à l'égard de Josiane Vallée. Au motif qu'ils sont "tous des Josiane Vallée". Comprendre que ce qui est arrivé à cette directrice d'école aurait pû arriver à n'importe lequel d'entre eux.

Il faut dire que cette histoire concerne deux points très sensibles dans le département : la direction d'école et le remplacement. Il y a l'interminable grève administrative des directeurs d'école, la question des décharges sachant qu'un directeur n'est pas un chef d'établissement mais un enseignant responsable d'une classe et qui assure la direction de l'école. Autrement dit, personne ne se bouscule au portillon. "L'Eure connaît une crise des vocations des directeurs d'école. Le nombre des directions vacantes y est plus élevé qu'ailleurs", souligne Didier Horus, secrétaire départemental du Snuipp. Quant à l'absence de remplaçants, c'est "une situation critique que connaissent de très nombreuses écoles de ce département", assure-t-il.

A l'issue de leur rencontre avec l'Inspecteur d'Académie mercredi dernier, la délégation de manifestants avait eu le sentiment qu'Erik Louis était "sourd et indifférent" à leurs arguments. Du coup, ils ont décidé de se mobiliser plus encore en organisant ce jeudi une journée de grève. Et, à la surprise générale, celle-ci devait être suivie comme jamais. Dès lundi, les syndicats prévoyaient un mouvmeent suivi par 80% des écoles (plus de 400 écoles seront fermées). "Des collègues qui n'ont jamais manifesté vont manifester, des écoles qui n'ont jamais  fermé fermeront", observe-t-on du côté des syndicats qui appellent à un rassemblement devant l'inspection d'académie en début d'après-midi.

Devoir de réserve contre devoir d'information

Mieux encore, la Fédération des conseils de parents d'élèves de l'Eure (FCPE) s'est jointe au mouvement en appelant les parents d'élèves à ne pas envoyer leurs enfants à l'école ce jeudi. Il renvoie au "devoir de réserve" de l'un, le "devoir d'information et de loyauté des directeurs d'école à l'égard des parents". Et, à leurs yeux, dans cette affaire, ce devoir est clairement "remis en cause" par l'inspecteur d'Académie et l'Education nationale qui, rappelle-t-elle "doit garantir à
chaque enfant le droit d'avoir un enseignant".

Lundi matin, à l'occasion d'une réunion de commission paritaire, les syndicats ont une nouvelle fois demandé à Erik Louis de revenir sur sa décision. En vain. Pour toute réponse, ils ont obtenu "un silence"."

Et l'article de ce matin, de Paris-Normandie (ce blog va bientôt contenir une nouvelle rubrique : revue de presse Normande !!)

La solidarité se conjugue dans les écoles de l'Eure

500 enseignants se sont rassemblés hier après-midi à Evreux, pour exiger la levée des menaces de sanctions à l'égard d'une collègue.

"Non aux sanctions, Solidarité". Hier après-midi, sous les fenêtres de l'Inspection d'Académie de l'Eure, à Evreux, environ 500 enseignants du premier cycle scandaient, sur l'air des lampions, des slogans de soutien à Josiane Vallée, directrice de l'école maternelle de Vlaminck à Verneuil-sur-Avre. Une enseignante menacée de sanctions après avoir dénoncé les conditions de remplacement d'une maîtresse de son école, en congé de maternité.

"500 des 600 écoles du département sont fermées aujourd'hui, et 85% des collègues sont en grève", se félicite un syndicaliste. Des chiffres que réfute Erik Louis, l'inspecteur d'Académie, qui pointe pour sa part "47% de grévistes".

Soutien unanime du Conseil Général

Les représentants des 4 organisations syndicales se sont tour à tour exprimés pour défendre... le droit d'expression. Et se sont félicités du soutien des parents d'élèves FCPE, PEEP et indépendants. Et du Conseil Général. En effet, la veille, une motion demandant la levée de toute menace de sanction avait été votée à l'unanimité lors de la séance plénière. Proposée à l'origine par le seul groupe PC, c'est Louis Petiet, conseiller général du canton de Verenuil (UMP) qui a souhaité qu'elle devienne un texte de l'ensemble de l'assemblée.

Une délégation a pû rencontrer l'inspecteur d'Académie. Au terme d'un entretien d'une petite demi-heure, les délégués sont ressortis du bureau avec une bonne nouvelle : "La collègue sera reçue demain matin à 9h30 (NDLR ce vendredi), et l'inspecteur s'est dit prêt à entendre ce qu'elle a à dire. On l'accompagnera, et on espère que l'inspectreur nous annoncera la levée des menaces de santions". Une issue que l'ensemble des manifestants attendent, à l'instar de cet enseignant : "Directeur, je me sens moi-même concerné par ce qui arrive à ma collègue. Je pourrais être aujourd'hui à sa place".

En tout cas, hier, chacun des manifestants se félicitait d'une "mobilisation rapide et nombreuse extrêmement rassurante". Un mobilisation qui sera à nouveau décrétée si les menaces de sanctions restaient d'actualité, ce vendredi soir, après que Josiane Vallée ait consulté son dossier.


Tout d'abord, un grand merci MERCI et Bravo, si vous êtes arrivés jusque là !
Je ne tiens pas à ce que ce blog devienne une vitrine de mes opinions politiques, ce n'est pas le but, mais là, on touche à quelque chose de très grave à mes yeux... Je travaille à l'Education Nationale, j'ai un devoir de réserve, certes, mais celui-ci ne doit pas me forcer à aller contre mes convictions de citoyenne. Sinon, je serais rentrée dans l'armée...la grande muette...
Alors, quand on me dit qu'il faut dialoguer et jouer franc-jeu avec les familles, je suis entièrement d'accord, j'approuve. Mais si on me demande de dissimuler des vérités qui arrangent un gouvernement, j'estime avoir le droit de prendre mes distances, et de réagir aussi comme maman, et comme "usagère" (Qu'est-ce que je déteste ce terme !!!) de ce service public.



 

Publié dans coup de coeur

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H
Je viens  soutenir et te remercier de ton articleque j'ai lu integralement j'avais deja eu echo de cette histoire..........mais ou allons nous ?je ne reconnais plus ce pays!!!!!!!!je viens aussi d'avoir un messagede Marie-Françoise,tout à fait different :on risque une amende de 180euros pour avoir oublie de signer le dos de la vignette automobile,mais attention la signature doit etre de celui qui assure la voiture!!! soit la carte verte (decret n°2004-293XBS paru au journal officiel) encore un plumage revoltant........
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L
on signe ou <br /> <br /> car franchement quand l academie donnera des remplaçant <br /> a chaque abscence de prof<br /> la il pourra la ramener le coco<br /> <br /> <br /> car nous pareil abscence pour diverse raison <br /> oki ca arrive<br /> mais alors pas de remplaçant<br /> jamais<br /> chauffage en panne pas de structure pour les enfants des parents qui travail<br /> alors maire et academie pouette pouette<br /> faite le boulot de ses dames et on vous ecouteras apres<br /> <br /> voilà
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M
J'étais instit/ directrice d'école ( en retraite depuis 2 ans). Je l'ai donc échappé belle lorsque j'ai convaincu des parents de mouiller leur chemise pour éviter la fermeture d'une classe... Dans notre coin (68), on "bourre" les classes. Idem, personne ne veut de direction, ce sont des PE qui s'y collent "à l'insu de leur plein gré". La hiérarchie ne soutient pas les enseignants, ne tient pas compte de leur ras le bol devant toutes les nouvelles exigences des parcours différenciés et autres paperasseries, par contre elle a horreur de vagues faites par les parents....<br /> Je trouve très bien de rajouter des choses de la "vraie" vie sur un blog... Même si la broderie et autres aventures textiles nous entourent d'un cocon de sérénité et de petits bonheurs, on n'y échappe pas.<br />  
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M
Le "politiquement correct" devient de plus en plus innaceptable ! courage à vous tous et tout mon soutien à Josiane Vallée !
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I
vous avez vraiment bien fait de raler, l'arbitraire devient une façon de régler les problèmes, dans ce pays, si on n'y prend pas garde... courage !
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